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Le malin goûta la foi 25

Analogies mathématiques, texte "sot pêcheur"-tableau de "La pêche miraculeuse" (Raphaël, 1516), 
cette œuvre étant une des plus célèbres concernant ce passage de la Bible pris en référence dans le texte du SOT PÊCHEUR.

"La pêche miraculeuse" (Raphaël, 1516)

Dans la Bible, Jésus ne se présente jamais lui-même que comme "fils de l'homme", toutes les autres désignations lui sont attribuées par d'autres.Dans un bout d'extrait vidéo vu un jour sur internet un chercheur ayant travaillé sur la VLC ( H. Boudet) mentionne que -ce qui lui paraît étrange- Boudet ne cite jamais autrement Jésus que comme "Fils de l'Homme".

Ce chercheur relevait donc ceci comme étant une étrangeté, mais si on se renseigne on voit que, donc, les autres appellations données à Jésus sont, au contraire, bien plus éloignées de la réalité littéraire si on se réfère à Jésus.

Lorsqu'il évangélise Pierre, Jean et Jacques, il leur explique qu'il fera d'eux des "pêcheurs d'hommes", on est d'emblée dans l'allégorie.
On voit cinq hommes +1 (Jésus) sur deux barques, trois animaux en premier plan, qui plus est des prédateurs du poisson.
Jésus est "fils de l'homme", les "hommes", pas encore des hommes puisque pas christianisés à ce moment.

On a Jésus: 3 (la trinité)
Et l'homme: 6 (le chiffre de la "bête", l'animal, le barbare non civilisé).
3 hommes à droite: 6-6-6

Le barbu doit être Jean, il n'a pas quitté sa barque, est tout à son travail.

Deux hommes à gauche, en train de changer de statut, de devenir "pêcheurs d'hommes" à leur tour, d'accepter la trinité en eux, ce processus d'avancement étant souligné par les oiseaux en approche dans le ciel au-dessus d'eux.

Puisque Pierre sera le premier et sur lui sera posée la première pierre, l' autre barbu doit être Jacques, car il sera celui qui doit succéder à Jésus s'il venait à disparaître, et il se tient derrière Pierre.
(Pierre est donc encadré par le fils et le successeur).

Dans le texte, ces cinq pêcheurs ont donc capturé "153 poissons".
On a Jésus, trinité.
153-3=150
150 / 5 = 25
- > Le "malin" (666, un individu non civilisé, un "voleur" sans foi ni loi, qui mange le poisson dans le dos du (bien sot) pêcheur ) y goûta 25 fois.
-l'homme-"bête" (6) n'a donc pas encore reçu Jésus en lui, c'est-à-dire la trinité.
-L'homme ayant fait cette transformation s'élève au rang d'animal (ici un poisson, avec toute une allégorie, notamment astronomique), sous-entendu une créature en route sur le bon chemin, ce qui offre une analogie avec le passage de statut des animaux sauvages (des bêtes) aux animaux d'élevage, domestiqués par la raison (l'humain).

Ce passage, ce changement de statut, est marqué avec Pierre qui, dans le texte, s'habille avant de... se jeter à l'eau (étrange on fait plutôt l'inverse).

Il est nu (animalité), progresse dans la connaissance (prise de conscience la nudité d’Adam et Ève) et s'habille pour paraître devant le Seigneur, passer un nouveau niveau.

La bête :6
la trinité: 3

Entre les deux on a une étape intermédiaire, un "calcul", une opération mathématique.

Passer de l'homme-bête-6 à l'homme-animal-3 relève de la soustraction, alors qu'elle est présentée comme une addition (recevoir, accueillir en soi la trinité).

Cette logique est typiquement antique, d'un énoncé on explore deux concepts, voire même des antagonismes (ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, etc).

Passer à l'étape encore supérieure, par contre, nous amène non à zéro (concept mathématique en lui-même inconnu à l'époque dans la région (pour ce que j'en sais, sous réserve), il est vaguement employé en Inde mais c'est à peu près tout, les marchands arabes l'amèneront bien plus tard), mais à 9.

Le chiffre 9 est un chiffre sacré notamment pour les Grecs.
(Chiron rejoignit les cieux le neuvième jour, Déméter errera neuf jours à la recherche de Perséphone, etc ).

Il est la fin du cycle, on passe à une dimension supérieure ensuite, ou on revient à la base, le 1.
Être "Fils de l'Homme" ne serait donc pas homme-zéro-absolu (concept qui serait pour le coup blasphématoire, le zéro, le cercle, étant un symbole divin, l'absolu, l’Ouroboros), mais être neuf : nouveau.

En effet, quand on progresse d'un état à un autre, on se débarrasse de notre état précédent, on mue, on change de peau, mais on est loin de "perdre" ce qui a été "nous même" auparavant.
Ce que nous étions fait partie de nous.

Donc, l'homme-animal a intégré sa part de bête (et doit même lutter contre elle), puis passer une étape supérieure, qui est en elle-même un renouveau.
On n'est plus homme-6, mais homme-3, en passe de devenir homme-6+3
Un élément comparatif qui accréditerait l'addition plutôt que la soustraction réside dans la symbolique, le chiffre 9 est la mise en miroir du chiffre 6, et en cela ils sont "sacrés" également.

La mise en perspective de ces deux symboles éclaire sur le travers qu'a pris la religion monothéiste, vis-à-vis de la religion polythéiste, qui reconnaissait à chaque chose une nature divine, c'est-à-dire supérieure, c'est-à-dire porteuse d'enseignement "spirituel", c'est à dire basiquement (de manière moderne) le "pur" versus l'"impur", mais porteur de plusieurs sens mis en corrélation, ceci ouvrant le champ de réflexion, à une prise de conscience, à une élévation.

Les générations issues du Livre ont rejeté les "idoles" mais ont personnalisé ces visions du monde en attribuant à des caractères symboliques des caractères individuels.

Ainsi, on a fait de Dieu et du Bien le "camp" du 9 opposé au Dieu du Mal, le "camp" du 6.
C'est comme si on disait qu'utiliser le chiffre 6 en mathématiques était "le mal" et que donc il fallait arrêter de le compter et de s'en servir.

Et c'est une erreur, dans le sens où on les a divisés, alors qu'ils étaient abordés comme bipolarité d'un même ensemble incapable d'exister si on lui ampute l'une ou l'autre partie.
Le manichéisme a ouvert la voie à une guerre sans fin entre "bien" et "mal", des concepts qui n'existaient quasiment pas jusqu'alors et ont conduit l'homme vers une perte de sens des conceptions du monde antique, où, même si ces dualités étaient reconnues et employées pour expliquer la nature des choses, leur valeur morale autant que complémentaire, elles, n'étaient pas érigées l'une contre l'autre dans un combat, une lutte, nécessitant un vainqueur, mais comme la mise en équilibre permanent des divers points qui constituent l'univers, la matière, la pensée, la morale...

Le 6 est le chiffre de l'esprit rattaché au matérialisme, aux choses de la terre, le 9, à l'inverse, est celui de l'esprit rattaché au ciel.
Concrètement, l'humain se situe entre les deux, un peu 6, un peu 9 selon le jour ou l'humeur.
C'est un concept simple, qui démontre qu'on ne peut vivre en permanence de choses purement matérielles ou uniquement spirituelles.

Auparavant, avoir l'esprit "scientifique", c'était savoir mettre en corrélation le matérialisme du monde et son abstraction conceptuelle.
Les Druides s'instruisaient sur le mouvement des planètes autour des étoiles et en tiraient des considérations qui, passées par l'allégorie, devenaient des principes de vie.
Toute l'histoire du paganisme -des sumériens aux celtes- est axée sur cette complémentarité, cette mise en équilibre perpétuelle entre jour et nuit, été et hiver, vie et mort, ordre et chaos, etc.
Un tout indissociable, considéré comme un cycle, PAS un affrontement nécessitant la victoire définitive de l'un sur l'autre.
C'est toute la lutte de Seth et Osiris/Horus, qui se répète éternellement, cycliquement.
On ne peut avoir l'un sans l'autre.

Le résultat de deux mille ans d'une histoire ayant brisé cet équilibre en promettant une résurrection, une "vie éternelle merveilleuse" pour une soi-disant élite, c'est qu'aujourd'hui du moment où l'on vous considère "camp du 6" vous êtes ostracisé.
Il faut être un "winner", être triste ou regarder vers le passé sont "mauvais", il faut être un "éveillé" ou un "élu", être quelqu'un simplement rattaché à des conceptions matérialistes est "bas", méprisable, et tout à l'avenant et inversement, si on ne respecte pas les lois du Dieu argent on est sans avenir ni position sociale.

Être "fils de l'homme" serait donc, généalogiquement, la génération suivante, de l'homme-bête sauvage, à l'homme-animal raisonné (domestiqué, vêtu), on parvient à un autre homme, plus "évolué", ayant dépassé -en les intégrant- ses caractéristiques anciennes, s'étant projeté dans l'abstraction, le sens de la vie, toutes ces choses qui, philosophiquement, nous distinguent du règne dit "animal".

Mais comme notre passé fait partie de nous même, on est 6+3, homme-neuf, un "homme nouveau".
Jésus est-il donc cet homme 9 ? Ou encore au-delà ? Le "Ne me touche pas car je n'ai pas encore rejoint mon père" au sortir de la résurrection signifie t'il qu'il y a un intermédiaire entre spiritualité 9 et matière (3), dangereuse si on y touche ?

Si 25 = 1 homme, le malin goûta, tenta, la foi de 6 hommes.
Si HOMME = POISSON, ainsi que vu avec l'analogie JÉSUS = HOMME = POISSON, on peut déduire que le "poisson" représente un homme, ainsi les chrétiens (qui ne sont plus des "bêtes") adoptèrent le symbole du poisson et dans le texte, les mots "son poisson", non séparés par une + forment un palindrome sonore, (un stade plus élaboré du palindrome strict, écrit) : sonpoisson, principe de la mise en miroir.
L'homme face à lui-même, à présent un poisson.

Ces considérations font penser que Saunière était non pas un manichéen mais bien, justement, quelqu'un cherchant à retransmettre tout ce savoir de la réalité historique du sens du 6-bête, 9-esprit etc.

Je pense qu'un choc spirituel plus grand en découle si on vous explique que tout le message biblique a été tronqué pour servir des intérêts bassement humains (ô combien de fois ce prétexte de lutte contre le "mal" a servi et sert encore), plutôt que pour expliquer la spiritualité des choses et la - simple- évolution de l'homme vers un statut plus en harmonie.
Pas de Paradis, pas de "diable maître des enfers", etc, etc.
Juste un processus, dans le sens du terme spirituel comme quand on dit qu'une bonne blague est spirituelle.

Pour donner un exemple du fossé entre ces vérités simples, aisément perceptibles, même par quelqu'un n'ayant pas de religion ni de science particulière, et l'acceptation "sans sens" actuelle, voici un extrait d'une discussion sur un blog sensé décortiquer les messages bibliques en discutant avec les internautes:
"153 est le nombre de poissons ramenés par saint Pierre, selon le récit proposé dans cette méditation. Le chiffre intrigue les exégètes. La plupart s'en tiennent à l'interprétation donnée au IVe siècle par le premier érudit biblique, saint Jérôme, à savoir que les zoologistes grecs de l'époque connaissaient au total 153 variétés de poissons. Le chiffre signifierait dans ce cas l'universalité de l'Église, toutes les nations de la Terre se retrouvant dans les filets de l'apôtre Pierre. "

On est très, mais très loin, de la bête arithmétique enseignée aux enfants à l'école (l'addition et la soustraction).
L'on n'est plus "simple en esprit", et depuis longtemps.

Dans Luc (24, 42-43), "Ils lui présentèrent une part de poisson grillé. Et ayant pris, il mangea devant eux. »
On retient qu'il mange "devant" eux.
Dans le texte codé, le "malin" dévore le poisson du sot, on peut comprendre "sans qu'il s'en rende compte": derrière lui.

Reporté au décodage ça signifierait que le texte ne peut être lu "de face", on doit pratiquer une opération pour l'aborder de façon cachée, peut-être tout simplement inversée (devant/derrière).
Ca implique peut-être un code du type code César, où une lettre en vaut une autre.
Toute la recherche doit être menée dans le contexte du grill, la grille, c'est-à-dire un support "à trous", en opposition à une plaque ou une poêle.
Reste à comprendre le rapport entre la double grille, l'inversion, les palindromes et l'opération 6+3, avec comme base les chiffres 153, "une part d'un" (le poisson grillé) et zéro (le début du texte commence par un point noir et se termine par l'absence d'une lettre).

Le principe même des messages des sibylles était de parler par énigmes.
Afin de faire réfléchir.

La Bible parle de révélation, dans un contexte de travail personnel, c'est-à-dire de réflexion, d'éveil.
L’Église en a fait un nonosse qui sera octroyé gratuitement à ceux qui auront bien servi sans trop réfléchir.
Entre les deux il y a un fossé de deux mille ans d'obscurantisme qui conduit des humains à se massacrer entre eux au nom d'un dieu invisible, à détruire des œuvres d'art, à mutiler des corps de fillettes ou de garçonnets, etc.

Le mot sonpoisson donne 10 lettres.
Peut-être un palindrome à trouver avec "HOMME" en dix lettres ? Ou JESUS en 5 lettres ?



Si on retire 3 à "la foi 25", on a 22, le fameux chiffre omniprésent sur le domaine de RLC.



L. DUPUIS
juin-juillet 2017

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