Aborder le labyrinthe : du miroir au kaléidoscope
En écoutant Shreyer, Mouny ou
Silvain, on retombe sur la conclusion d'origine venue
spontanément dès les premiers décodages de RLC : Le secret est
l'histoire en elle-même, tant dans sa méthodologie de narration que
dans sa perpétuelle interaction du tout avec tout.
En partant de l'image d'un labyrinthe,
qui évoque un sentiment anxiogène, on risque de s'y perdre.
On peut alors basculer vers l'image
d'une treille, de vigne ou de lierre, un organisme vivant aux
ramifications aussi étendues que ses capacités de survie.
Sol de
l'église de RLC / Photo internet_Auteur inconnu
|
Si les éléments de base sont
présents, l'organisme continue à se développer.
Pour autant que l'on puisse dire que
l'Histoire ne se répète pas, pour autant il est un fait indéniable,
elle est la relation du développement de la civilisation humaine,
sous le même soleil, avec les mêmes contingences et le même point
final, en passant par des étapes semblables, à des moments
différents.
En allant du plus grand au plus petit
on peut en dire autant pour l'individu, si on prend suffisamment de
recul on peut déduire -hors cas particuliers- que tous les êtres
humains vont probablement "tester" les mêmes
émotions, les mêmes réflexions, les mêmes réussites et les mêmes
erreurs, ce qui implique une somme colossale de variables.
L'infinité de ces variables se
retrouve dans cette treille végétale.
Motifs muraux/ Église
de RLC/ Photo
Chris Kemet
|
On peut en effet "s'y
perdre", mais pour se trouver, c'est par cela qu'il faut
commencer, savoir se perdre, apprendre à se déconstruire,
pour réassembler les parties objectivement positives.
C'est le processus de la mue.
Cependant, muer n'est pas se "débarrasser" des éléments
mis de côté, nous ne sommes pas des pages blanches dissociées les
unes des autres, mais un livre, chaque page nouvelle est la
continuité des chapitres précédents.
Cette progression infinie le long des
rameaux de cette treille peut en effet ressembler à un
parcours initiatique, de la même manière qu'avec l'idée anxiogène
du labyrinthe, on a affaire ici à une sensation de méritocratie,
d'élitisme, seuls ceux qui auront vaincu l'initiation au complet
seront dignes de recevoir le secret final.
Les scientologues ont
fondé leur bizness plan sur ce schéma. Il faut payer pour accéder
au niveau supérieur.
En réalité, comme avec
la lettre cachée de Poe, le secret est probablement d'emblée
sous nos yeux, il est à la fois point d'arrivée et point de
départ, que ce soit par le même chemin, comme dans la conception
cyclique catholique ou à un point différent, comme dans la notion
grecque.
L'important n'est pas le
secret lui-même, il ne s'agit pas d'acquérir les" moyens"
intellectuels ou philosophiques par l'initiation, le tour de force
"magique" de la chose est probablement que ce secret est
accessible à tous, ce qui change c'est la portée, le poids,
l'interprétation qui va varier selon chaque individu.
Le mythe de la science infuse a
probablement emmené des chercheurs sur des chemins totalement
inaccessibles au commun, cependant, un des grands messages de
l'initiation est de se demander une fois le parcours achevé: "Auras-tu l'humilité de reconnaître que tu connaissais dès le
départ la réponse à ta question" ?
D'où, souvent, la nécessité de
méditer sur ce nouveau point de vue, ne pas s'y perdre pour
éventuellement recommencer le chemin, relire cent fois le même
livre...
Le fonctionnement merveilleux du
cheminement sur la treille de l'histoire humaine implique bien
d'autres choses que le simple chemin parcouru en son seing.
Il implique la connexion
que nous incarnons nous-mêmes avec ce qui nous entoure, ce dans quoi
nous évoluons, et la somme permanente d'interactions synchroniques
entre la totalité des éléments vivants se côtoyant dans l'espace
clos qu'est la planète -sans même rentrer dans des considérations
d'éventuelles influences extérieures- n'est, avec tout
l'enseignement et toute l'initiation du monde, PAS compréhensible,
PAS interprétable ni même concevable.
Qui sait si un jour des
super-ordinateurs pourront nous résumer tout cela en équations,
mais à priori la quête d'un éveil spirituel peut se résumer chez
certains non à la compréhension de cela mais à, simplement, sa
perception pleine et entière.
Après tout, qui sait ? Percevoir est
comprendre.
Et tous ceux qui n'ont pas
besoin d'entreprendre cette recherche quand ils mettent le nez en
plein sur la treille de vigne, possiblement que leur esprit, leur
ressenti ou leur cerveau n'en a tout simplement pas besoin, le
secret, perceptible en tout premier lieu étant, peut-être, déjà
acquis par ces personnes dès le départ, ne suscitant pas en eux de
besoin de compréhension supplémentaire.
Ainsi, les "initiés"
doivent-ils se poser cette question: Le fait que j'aie besoin de
chercher ne démontre t'il pas chez moi mon manque de sagesse
ou de perception plutôt que le signe d'un éveil quelconque, que je
pourrais considérer comme supérieur à ce manque de besoin de
recherche, ce manque d'intérêt chez d'autres ?
Tout ce que je sais, c'est que je ne
sais rien.
Prêtre
au parapluie/ Détail
fresque/ Église de RLC
|
L. DUPUIS
26/08/2017
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